JPG. Terre à terre. Du digital au digital
Avant que le texte final pour nourrir ce blog ne soit prêt, je dois passer par la mécanique de regarder le texte et les photos qui font binôme. Je les prends avec mon petit appareil numérique Canon G15. Après je transcris cette information.
En règle générale cette partie du processus se passe en espagnol, ma langue maternelle, mais quelques fois aussi en français. Constamment, les choses ne veulent pas dire la même chose dans une langue et dans une autre. Juste pour ça, le côté droit de mon agenda est bilingue. Entre l'espagnol et le français.
Le côté droit est gardé pour écrire les premières pensées. Le côté gauche prend une forme 100 % francophone pour regrouper ces idées polyglottes.
Je dois passer par le développement d'écriture manuelle pour pourvoir remettre le sens basique à ces idées comprimées en format JPG.
Sans le geste d'écriture à la main, les mots qui sont dans les images ne pourront pas se décompresser. Une autre façon de les rendre en “haute” qualité.
Ces photos JPG ont des couches qu'on ne voit pas à première vue. Il faut avoir le logiciel de décompression pour pouvoir les lire; sinon, on risque de perdre une partie de l'information basique pour comprendre pourquoi ces images ont été créées. Elles ont le risque de devenir lisses, mais néanmoins tout à fait compréhensibles depuis un premier degré de lecture.
Ces couches intérieures contiennent des informations liées à mon passé. Même si mon passé n'est pas du tout lié ni au lieu, ni au moment de la prise de vue, l'information existe à l'intérieur de mon logiciel pour faire le décryptage avec un stylo et un papier.
Le procédure digitale, elle seule, n'a pas assez d'informations pour pouvoir donner le sens du pourquoi ces clichés ont été pris. La photographie (en tout cas à mes yeux), doit passer par une procédure physique pour avoir une complète transmission des idées.
La plupart de mes travaux comme photographe sont argentiques. Ils nécessitent de la matière pour pouvoir transmettre (ou au moins essayer, si je n'arrive pas, c'est entièrement ma faute), le sentiment basique et le pourquoi de cette prise de vue et pas d'une autre.
Mon appareil photo comme primo moyen d'interprétation de la manière dont je vois les choses.
Camilo Agudelo, octobre 2016